Biocarburant

Un biocarburant est un carburant produit à partir de matériaux organiques non-fossiles, provenant de la biomasse. Il existe aujourd'hui deux filières principales ...



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Biocarburant - Biomasse - Énergie renouvelable - Utilisation durable des ressources naturelles - Changement climatique

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Définitions :

  • Carburant constitué en tout ou partie de dérivés industriels obtenus après transformation de produits issus de l'agriculture (source : fr.wiktionary)
La canne à sucre est parfois utilisée pour produire des agrocarburants ou des aliments.

Un biocarburant (ou agrocarburant) est un carburant produit à partir de matériaux organiques non-fossiles, provenant de la biomasse. Il existe aujourd'hui deux filières principales :

D'autre formes moins développées ou alors simplement au stade de la recherche existent aussi : carburant gazeux (biogaz carburant, dihydrogène, ), carburant solide (charbon de bois... ).

Appellation

A l'inverse de l'expression qui fait consensus en langue anglaise (biofuel), plusieurs expressions concurrentes cœxistent en langue française. Parmi celles-ci on retiendra surtout :

  • biocarburant est l'expression retenue par le Parlement européen. [4]
  • En 2007, l'association Bio Suisse demande dans un communiqué de presse à l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) de modifier les textes de lois et l'usage en Suisse pour que ne soit plus utiliser que le terme agrocarburant. [6]

Le choix de l'un de ces termes plutôt qu'un autre par un locuteur peut être révélateur du regard que ce dernier porte sur ce carburant. La première expression est par exemple utilisée par l'ADECA, une association ouvertement promotrice de ce type de carburant [3]. A l'inverse, l'expression «nécrocarburant» est utilisée par les opposants au développement de ce type de carburant. Enfin, «agrocarburant» est le plus fréquemment utilisé pour marquer la différence avec les produits issus de l'agriculture biologique.

Première et deuxième générations

On peut distinguer aussi les biocarburants de première et de seconde génération. Cette expression n'a pas de définition officielle, il n'est par conséquent pas envisageable de définir une ligne claire entre ce qui est un biocarburant de première génération et ce qui est un biocarburant de seconde génération. Cette classification peut servir à séparer les carburants issus de produits alimentaires des carburants issus de source ligno-cellulosique (bois, feuilles, paille, etc. ). Une autre interprétation l'utilise pour faire la distinction entre les biocarburants produits à partir de processus techniques simples et ceux produits par des techniques avancées. Une dernière utilisation est de distinguer les cultures agricoles à vocation générique (utilisables pour remplir des besoins alimentaires, industriels ou énergétiques), des cultures à vocation strictement énergétique.

La commission de l'Union Européenne a prévu de définir les biocarburants de seconde génération suite à l'évaluation à mi-parcours de sa politique de biocarburants [8]. Parmi les critères qui pourraient être pris en compte on peut citer : les matières premières utilisées, les technologies utilisées ou encore la capacité à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

Selon un sondage réalisé en 2007 par l'UICN et la Banque mondiale auprès d'experts et de décideurs du secteur climatique, les biocarburants de première génération ne sont qu'au 18e rang (avec 21 %) des technologies pouvant diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, tandis que les biocarburants de seconde génération sont au 7e rang (avec 43 %) [9].

Pour l'Office fédéral de l'agriculture suisse, les biocarburants de seconde génération sont issus «des sous-produits et déchets agricoles ou encore des plantes qui ne servent pas à l'alimentation humaine»[10].

Pour Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie : «La position de la France est claire : cap sur la seconde génération de biocarburants» et «pause sur de nouvelles capacités de production d'origine agricole» [11].

Approche historique

À l'apparition l'industrie automobile, le pétrole et ses dérivés n'était pas toujours particulièrement utilisés ; c'est par conséquent particulièrement naturellement que les motoristes se tournaient, entre autre, vers ce qu'on n'appelait pas toujours des biocarburants : Nikolaus Otto, inventeur du moteur à explosion, avait conçu ce dernier pour fonctionner avec de l'éthanol. Rudolf Diesel, inventeur du moteur à combustion faisait tourner ses machines à l'huile d'arachide. La Ford T (produite de 1903 à 1926) roulait avec cet alcool.

Lors des deux guerres mondiales, les gazogènes sont rapidement apparus pour parer au manque de gazole ou d'essence.

Au milieu du XXe siècle, lorsque le pétrole devint abondant et bon marché, les industriels et les consommateurs se désintéressèrent des biocarburants. Le premier et second choc pétrolier (1973 et 1979) les rendirent à nouveau attractifs, pour des questions stratégiques (sécurité d'un approvisionnement en énergie) et économique (réduction de la facture pétrolière, développement d'une industrie nationale dans un contexte de chômage croissant). De nombreuses études furent ainsi menées à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Le Brésil engagea un vaste programme de production d'éthanol à partir de canne à sucre, et de conversion de son parc automobile à cette énergie (programme Proalcool, décret-loi du 14 novembre 1975, renforcé en 1979) [12]. Aux États-unis, les travaux du NREL (National Renewable Energy Laboratory, US Department of Energy, DŒ) sur les énergies renouvelables ont commencé dans les années 1970 dans le contexte du pic pétrolier américain. Il est alors apparu indispensable au gouvernement américain de se tourner vers des sources pétrolières étrangères ou de développer d'autres carburants.

Le contre-choc pétrolier de 1986 (baisse des prix du pétrole), et le lobbying des multinationales pétrolières ont fait chuter l'enthousiasme pour les biocarburants. Mais en 2000, une nouvelle hausse du prix du pétrole, l'approche du pic pétrolier , l'obligation de lutter contre l'effet de serre, les menaces sur la sécurité d'approvisionnement et last but not least la surproduction agricole ont conduit les gouvernements à multiplier les discours et les promesses d'aides pour le secteur des biocarburants. Les USA lancent un grand programme de production d'éthanol de maïs. La Commission européenne souhaite que les pays membres incluent au moins 5, 75 % de biocarburants dans l'essence, et , à cet effet, les directives adoptées autorisent les subventions et détaxation, mais aussi l'utilisation des jachères à des fins de production d'agrocarburant[13]. Enfin la Suède vise une indépendance énergétique dès 2020.

Le contexte change de nouveau au milieu des années 2000 : la surproduction agricole est oubliée et le prix des aliments remonte fortement, d'autre part, s'il y a toujours eu certains milieux écologistes pour s'inquiéter des conséquences environnementales des cultures "industrielles" généralement et par conséquent des biocarburants, leur audience s'accroit ; les études environnementales et énergétiques lancées quelques années jusque là commence à donner des résultats qui s'avèrent mitigés, avec des éléments pour et des éléments contre, propices à des polémiques.

En avril 2007, un rapport de l'ONU n'arrive pas à quantifier les avantages et inconvénients de ces produits. Il propose aux décideurs d'encourager leur production et utilisation durable mais aussi d'autres bioénergies, en cherchant à maximiser les bénéfices pour les pauvres et pour l'environnement tout en développant la recherche et développement pour des usages d'intérêt public[14], [15]. Deux projets de directive européenne sont en cours d'examen en 2007 ; sur la qualité des biocarburants et sur leur promotion.

En 2007, les demandes de subvention à l'Europe ont porté sur 2, 84 millions d'ha, tandis que le système d'aide de la PAC a été prévu (en 2004) pour 2 millions d'ha consacrés aux agrocarburants. Seuls 70 % de l'aire pourra par conséquent être subventionnée (45€ par ha - tandis qu'on en cultivait déjà 1, 23 millions d'ha). Cette subvention pourrait être remise en question par la commissaire européenne à l'agriculture Mariann Fischer Bœl dans une Communication "Bilan de santé de la PAC", le prix du pétrole (100 USD le baril en janvier 2008) ne justifie plus cette aide[16]. Le dernier écobilan fait en France a été fait par PWC (consultants) en 2002. Suite au Grenelle de l'Environnement (oct 2007), en France le gouvernement en a commandé un nouveau à l'Ademe.

Les filières de première génération

Pour utiliser ces carburants dans les moteurs, deux approches sont envisageables :

  • Soit on cherche à adapter l'agrocarburant (par transformation chimique pour obtenir du biodiesel par exemple) aux moteurs actuels, conçus pour fonctionner avec des dérivés du pétrole ; c'est la stratégie aujourd'hui dominante mais elle n'a pas le meilleur bilan énergétique ni environnemental.
  • Soit on cherche à adapter le moteur au biocarburant naturel, non transformé chimiquement. Plusieurs sociétés se sont spécialisées dans ces adaptations. La substitution peut être totale ou partielle. Le moteur Elsbett fonctionne par exemple entièrement à l'huile végétale pure. Cette stratégie permet une production locale et plus décentralisée des carburants, mais nécessite la construction d'une filière entièrement nouvelle.

Filière huile

De nombreuses espèces végétales sont oléifères comme le palmier à huile, le tournesol, le colza, le jatropha ou le ricin. Les rendements à l'hectare fluctuent d'une espèce à l'autre. L'huile est extraite par pressage (écrasement) à froid, à chaud, ou alors (pour un cout plus élevé) avec un solvant organique.

Deux grande voies d'utilisation sont ouvertes :

  • L'huile végétale brute (HVB, ou HVP) est parfois utilisée directement, dans les moteurs diesels, pure ou en mélange, mais, surtout à cause de sa viscosité assez élevée, l'utilisation d'une fraction d'huile importante nécessite l'usage d'un moteur adapté.
  • Le biodiesel (aussi nommé en France diester), obtenu par la transformation des triglycérides qui forment les huiles végétales ; la transestérification de ces huiles, avec du méthanol ou de l'éthanol, produit des Esters d'Huile Végétale, respectivement méthyliques (EMHV) et éthyliques (EEHV), dont les molécules plus petites peuvent alors être utilisées comme carburant (sans soufre, non toxique et hautement biodégradable) dans les moteurs à allumage par compression, sans modification de ce moteur.

Filière alcool

La fermentation éthanolique (en allemand)

De nombreuses espèce végétales sont cultivées pour leur sucre : c'est le cas par exemple de la canne à sucre, de la betterave sucrière, du maïs, du blé ou encore dernièrement de l'ulve.

  • Le bio-éthanol est obtenu par fermentation de sucres (sucres simples, amidon hydrolysé) par des levures du genre Saccharomyces. L'éthanol peut remplacer partiellement ou complètement l'essence. Une petite proportion d'éthanol peut aussi être ajoutée dans du gazole mais cette pratique est peu fréquente.
  • L'Ethyl-tertio-butyl-éther (ETBE) est un dérivé (un éther) de l'éthanol. Il est obtenu par réaction entre l'éthanol et l'isobutène et est utilisé comme additif à hauteur de 15 % à l'essence à la place du plomb. L'isobutène est obtenu lors du raffinage du pétrole.
  • Le méthanol (ou "alcool de bois"), obtenu à partir du méthane[24] est aussi utilisable, en remplacement partiel (sous certaines conditions) de l'essence, comme additif dans le gasoil, ou, à terme, pour certains types de piles à combustible. Le méthanol est cependant particulièrement toxique pour l'homme.

La filière gaz
La fermentation méthanique ou méthanisation
  • Le bio-méthane est le principal constituant du biogaz issu de la fermentation méthanique (ou méthanisation) de matières organiques animales ou végétales riches en sucres (amidon, cellulose, plus difficilement les résidus ligneux) par des bactéries méthanogènes qui vivent dans des milieux anaérobies. Les principales sources sont les boues des stations d'épuration, les lisiers d'élevages, les effluents des industries agroalimentaires[25] et les déchets ménagers. Les gaz issus de la fermentation sont composés de 65 % de méthane, 34 % de CO2 et 1 % d'autres gaz dont le sulfure d'hydrogène et le diazote. Le méthane est un gaz pouvant se substituer au gaz naturel (ce dernier se compose de plus de 95 % de méthane). Il est parfois utilisé soit dans des moteurs à allumage commandé (technologie moteurs à essence) soit dans des moteurs dits dual-fuel. Il s'agit de moteurs diesel alimentés en majorité par du méthane ou biogaz et pour lesquels l'explosion est assurée par un léger apport de biodiesel/huile ou gazole. Quand il est produit à petite ou moyenne échelle, le méthane est complexe à stocker. Il doit être par conséquent être exploité sur place, en alimentation d'un groupe électrogène par exemple.

Une possibilité qui est développée en Europe ainsi qu'aux États-Unis est son épuration aux normes du gaz naturel pour qu'il puisse être injecté dans les réseaux de gaz naturel et ainsi s'y substituer en petite partie pour les utilisations respectant les traditions qui en sont faites. Le rendement énergétique de cette filière biocarburant est aujourd'hui bien meilleure que les autres et techniquement plus simple mais elle est particulièrement peu médiatisée en France.

  • le dihydrogène (bio-hydrogène)  : le reconstituage du bio-méthane sert à produire du dihydrogène. Ce dernier peut aussi être produit par voie bactérienne ou microalgale[26], [27], [28], [29].


La filière charbon de bois (biocarburant solide)

Le charbon de bois est obtenu par pyrolyse du bois, de la paille ou d'autres matières organiques. Un ingénieur indien a développé un procédé servant à pyrolyser les feuilles de cannes à sucre, feuilles qui ne sont presque jamais valorisées aujourd'hui.

Autres

  • Le gazogène : découvert par Georges Imbert (1884-1950), le gazogène est un dispositif qui peut remplacer l'essence dans les moteurs à explosion par des carburants solides gazèifiés, dont le bois.


Les filières de deuxième génération

D'intenses recherches sont en cours pour transformer la lignine et la cellulose des végétaux (paille, bois, déchets divers) en alcool ou en gaz (filière lignocellulosique-biocombustible
Les termites possèdent des bactéries capables de transformer de manière efficace et économique les déchets de bois en sucres pour la production d'éthanol

De nouvelles filières purement énergétique, aux meilleurs rendements et plus intéressantes sur le plan environnemental émergent progressivement, on parle alors d'éthanol cellulosique.

  • La transformation de la lignine et de la cellulose (du bois, de la paille) en alcool ou en gaz (filière lignocellulosique-biocombustible[31], [32]) fait l'objet d'intenses recherches dans le monde entier. Les technologies de la transformation de la cellulose (la macromolécule la plus commune sur terre) sont complexes, allant de la dégradation enzymatique à la gazéification. Des entreprises canadiennes (comme par exemple Iogen[33]), américaines (Broin Co. ) et deux universités suédoises (Usine pilote d'Örnsköldsvik[34]) passent aujourd'hui à la phase de production industrielle d'éthanol cellulosique.
  • En France, le PROJET FUTUROL a été lancé en 2008, avec pour ambition de former une véritable filière éthanol 2ème génération. Les axes majeurs de ce projet servent de fils conducteurs à la R&D s'appuyant sur une installaion pilote puis sur un prototype : une filière et un procédé "durable" permettant d'obtenir les meilleurs bilans énergétiques et GES envisageables, sur la totalité du process, du champ à la roue ; un pilote flexible (multi matières premières)  ; un procédé économiquement pertinent (innovations et optimisations de procédés) [35].
  • Selon le directeur du Programme des Nations unies pour l'Environnement, les termites possèdent des bactéries capables de transformer "de manière efficace et économique les déchets de bois en sucres pour la production d'éthanol"[36]. Les enzymes trouvées dans le tube digestif des termites et produites par ces bactéries symbiotiques sont en effet capables de convertir le bois en sucre en 24 heures[37] Le potentiel de la filière cellulosique est énorme et les technologies évoluent rapidement.
  • La fermentation des sucres (provenant directement de plantes comme la canne à sucre, de la betterave sucrière, de l'hydrolyse de l'amidon du blé, du maïs, ou encore de l'hydrolyse de la cellulose présente dans le bois mais aussi les tiges et les feuilles de tous types de végétaux) en éthanol génère de grandes quantités de CO2 (à concentration élevée) qui peuvent nourrir les microalgues. La production de 50 litres d'éthanol par fermentation alcoolique s'accompagne de la production de 15 litres de CO2. En ce qui concerne la filière huile, les tourteaux obtenus après extraction de l'huile végétale (Jatropha curcas, karanj, saijan, tournesol, colza etc. ) peuvent servir à produire du biogaz (méthane). Le méthane peut alimenter une centrale thermique (production d'électricité) et le CO2 libéré peut aussi nourrir les microalgues. Le bilan carbone global et le caractère durable de la filière dépendent par conséquent de la source de C02 utilisée. Le couplage filière éthanol cellulosique - filière microalgue est une voie d'avenir dans la perspective d'un développement durable. À noter que la croissance des microalgues est évidemment envisageable dans les conditions atmosphériques actuelles (concentration en CO2 de 380ppm), mais les rendements sont alors bien plus faibles.
  • Ulva lactuca, la laitue de mer ou ulve est en ce moment à l'essai au Danemark. À l'Université d'Aarhus, Michæl Bo Rasmussen est déjà passé aux tests. L'idée d'utiliser la côte paraît intéressante dans ce pays[38].
Fruits de Jatropha curcas
  • Jatropha curcas. Il existe des plantes qui poussent en zone aride. C'est le cas par exemple de Jatropha curcas, qui produit en moyenne 400 à 500 litres d'huile par hectare et par an [39]. Sa culture (réalisée de manière éco-responsable) permet parfaitement de lutter contre la désertification. À l'occasion du Biofuel Summit 2007 [40] qui s'est tenu à Madrid, Winfried Rijssenbeek (de l'entreprise RR Energy qui a investit dans les biocarburants) [41] a fait la promotion des qualités de cette euphorbiacée : "Cette plante, qui produit des graines oléagineuses, est une alternative intéressante aux palmiers à huile et au soja pour le sud. En premier lieu parce qu'elle n'est pas comestible et par conséquent n'entre pas en concurrence avec le secteur alimentaire. Autre avantage, Jatropha curcas peut être cultivé sur des sols complexes, impropres aux autres cultures et sert à lutter contre la désertification"[42]. Mais ces plantes sont des êtres vivants comme les autres et ne font pas de miracles : sans apport d'eau réguliers, les rendements sont extrêmement faibles, non rentables. Cette conclusion logique a été confirmée, par exemple, par des expériences il y a plusieurs années en zone aride avec la variété mexicaine de Jatropha curcas par des ingénieurs agronomes mexicains. Or l'eau est une ressource précieuse en zone aride...
  • Pongamia pinnata (ou Karanj) est un arbre à croissance rapide, fixateur d'azote, particulièrement résistant à la sécheresse, qui pousse en plein soleil, sur des sols complexes, même sur des sols salés, et producteur d'huile. L'Inde, qui souhaite mélanger 20 % de biocarburants dans les carburants respectant les traditions en 2017[43], encourage aujourd'hui fortement la plantation de cet arbre (mais aussi de l'arbuste Jatropha curcas) dans les zones impropres aux cultures respectant les traditions, ceci dans l'optique de produire de l'huile végétale. Les rendements moyens sont , selon certains auteurs et dans les meilleurs conditions, de 5 tonnes de graines/ha/an (1, 7 tonne d'huile et 5, 3 tonnes de cakes) la dixième année.

La polyculture (association de plusieurs espèces) est de loin préférable d'un point de vue environnemental aux monocultures. On peut ainsi envisager de planter des forêts où se mélangent Mahua, Saijan, Karanj mais aussi d'autres essences utiles aux populations locales.

Le bilan énergétique, mais aussi le bilan carbone, est généralement meilleur lorsque on adapte le moteur à l'huile végétale pure (moteur Elsbett par exemple) plutôt que d'adapter l'huile végétale (transformation chimique en biodiesel, processus lourd) à des moteurs conçus pour fonctionner avec des dérivés du pétrole.

Une équipe de l'université du Wisconsin, dirigée par James Dumesic a exposé en juin 2007 dans la Nature un nouveau procédé de transformation de l'amidon pour produire un nouveau carburant liquide, le diméthylfurane [44]. Ses propriétés semblent plus avantageuses que celles de l'éthanol.

Application dans l'aviation

Des biocarburants dits de deuxième génération sont développés pour se substituer, au moins partiellement, au kérosène. Un premier vol d'essais a eu lieu le 30 décembre 2008 sur un Bœing 747-400 d'Air New Zealand dont un des réacteurs RB 211a été alimenté avec 50% de Jet-A1 et 50% de carburant à base de Jatropha curcas. Il a été suivi d'un autre le 7 janvier 2009 sur un Bœing 737-800 de Continental Airlines dont un des moteurs CFM56-7B a a été alimenté par un mélange de moitié de kérosène respectant les traditions et pour moitié de jatropha et d'algues. A chaque fois, les mélanges se sont comportés sans altérer le fonctionnement des moteurs, sinon une légère baisse de consommation de 1 à 2%. Un troisième essai est prévu le 30 janvier 2009 avec un Bœing 747-300 de Japan Airlines équipé de moteurs Pratt & Wittney JT9D dont un alimenté avec un mélange de 50% de kérosène et 50% de cameline ("lin bâtard""), de jatropha et d'algues. L'objectif est d'obtenir la certification de ces mélanges en 2010 et de biocarburants purs en 2013. Le carburant à base de jatropha présente un point d'éclair à 46° contre 38° pour le Jet-A1 avec une énergie de 44, 3 MJ/kg (contre 42, 8 MJ/kg pour le Jet-A1), son principal avantage étant d'émettre 75% de gaz carbonique que le kérosène sur la totalité de son cycle de vie (incluant le CO2 absorbé par les plantes dans leur croissance), pour un prix de revient de 80 le baril[45].

La filière de troisième génération

Il en existe à peu près 100 000 espèces de diatomées (microalgues) connues dans le monde - Plus de 400 nouveaux taxons sont décrits chaque année. Certaines espèces sont spécifiquement riches en huile.
Les microalgues permettent d'envisager des rendements à l'hectare 30 à 100 fois supérieurs à ceux des espèces oléagineuses terrestres (photo : Chlrorella vulgaris)

Les biocarburants à partir de microalgues est l'"Algocarburant", le biocarburant dit de "troisième génération". [46]

C'est certainement à partir des cultures de microalgues, [47], [48], [49], [50], [51], d'un point de vue théorique 30 à 100 fois plus efficaces que les oléagineux terrestres selon certains auteurs, que des agrocarburants pourront être produits avec les meilleurs rendements, rendant ainsi envisageable une production de masse (par exemple pour l'aviation), sans déforestation massive ni concurrence avec les cultures alimentaires. Pour obtenir un rendement optimal en huile, la croissance des microalgues doit s'effectuer avec une concentration en CO2 d'environ 13%. Ceci est envisageable à un coût particulièrement faible grâce à un couplage avec une source de CO2, par exemple une centrale thermique au charbon, au gaz naturel, au biogaz, ou à une unité de fermentation alcoolique, ou encore une cimenterie. La culture de microalgues dans des bassins ouverts est aussi expérimentée dans des fermes d'algues au Nouveau Mexique et dans le désert du Néguev[52]. Cependant, d'importants défis subsistent :

- A 10 euros le litre selon l'équipe Shamash (taxes non comprises), l'huile de microalgue est particulièrement loin d'être compétitive sur le marché. [53].

- La combustion du carburant microalgal dans un moteur thermique, comme avec n'importe quel carburant, s'accompagne de pertes particulièrement importantes (80% de pertes en cycle d'usage ordinaire)

- La culture de microalgues nécessite de particulièrement importants apports en engrais et en substances chimiques afin d'inhiber la croissance des bactéries et autres micro-organismes qui ont tendance à envahir les bioréacteurs ou les bassins.

- Les équipes qui travaillent sur le sujet utilisent des OGM. Que se passera-t-il si ces organismes sont libèrés dans l'environnement ?

- Aucune étude d'impact environnemental de ces cultures n'a été réalisée à ce jour.

- Le rendement de conversion de l'énergie solaire en biomasse par les microalgue est meilleur qu'avec les cultures terrestres mais reste particulièrement faible, de l'ordre de 1, 5%, soit 10 fois moins que le rendement de conversion de l'énergie solaire en électricité via le solaire photovoltaïque ou le solaire thermodynamique (15%). Comme souligné dans le rapport «Agrocarburants et Environnement» publié fin 2008 par le Ministère de l'écologie, "Les agrocarburants se situent dans la zone des rendements les plus faibles, ils sont de fait limités par le rendement de la photosynthèse qui est particulièrement faible (<1%). La troisième génération, utilisant des algues, restera largement moins efficace que les solutions « électriques » quelles qu'elles soient, notamment l'utilisation de l'énergie solaire." <sup id="cite_ref-53" class="reference"<1%). La troisième génération, utilisant des algues, restera largement moins efficace que les solutions « électriques » quelles qu'elles soient, notamment l'utilisation de l'énergie solaire." <sup id="cite_ref-53" class="reference">[54]

Chiffres clefs

Chiffres clés[55], [56] :

  • Production mondiale d'EMHV (biodiesel, "Diester") en 2005 ∼ 4 millions de tonnes (Allemagne : 45% de la production mondiale - France : 15% - Italie : 11% - USA : 7%)
  • Production mondiale d'éthanol en 2005 : 36 millions de tonnes dont 75 % utilisés pour la carburation (37% de la production mondiale : Amérique du Sud - 36% : Amérique du Nord et Amérique centrale - Asie : 15% - Europe : 10%)
  • Consommation mondiale de pétrole dans les transports routiers en 2005 : 1, 6 milliards de tonnes

"En 2005, la production européenne d'éthanol "carburant" a été de 750 000 tonnes pour 950 000 tonnes consommées : 200 000 t ont par conséquent été importées. Premier producteur jusqu'en 2001, la France est désormais devancée par l'Espagne, la Suède et l'Allemagne. En ce qui concerne la filière EMHV, la production a augmenté de manière particulièrement importante sur les 5 dernières années (taux de croissance moyen annuel : 35 %). La France a produit 492 000 tonnes en 2005, dont une partie à été exportée vers l'Allemagne. L'Allemagne est désormais le principal producteur et consommateur européen d'EMHV : 1, 7 Mt ont été produits en 2005 à comparer avec les 450 000 tonnes produits en 2002, soit une multiplication par presque 4. " - Source : IFP[57]

Les deux plus grands producteurs de bioéthanol sont les États-Unis et le Brésil avec 16 et 15, 5 milliards de litres produits en 2005. Union européenne : 0, 9 milliards de litres (le principal producteur est l'Espagne) [58].

Bilan économique et intérêt géostratégique des biocarburants

Les biocarburants représentent

  • une source supplémentaire de carburant, favorable à l'indépendance énergétique et , peut-être, substitut au pétrole qui se raréfie
  • un débouché agricole et une activité agro-industrielle nouvelle, séduisante en période de crise économique
Evolution de la part importée dans la consommation totale de pétrole aux USA.

Les différentes filières d'agrocarburants peuvent stimuler l'activité agricole. Les récentes périodes de relative surproduction de produits agricoles et de baisse des prix ont conduit les milieux agricole à promouvoir et demander des mesures gouvernementales en faveur de cette production. Cette stimulation dépend des conditions sur le marché des produits agricole : en sens inverse, la fin de la période de prix anormalement bas a été un signal particulièrement négatif pour les agrocarburants

Possibilité de remplacement des énergies fossiles

Icône de détail Article détaillé : dépendance au pétrole.

Une grande partie de la production pétrolière a lieu dans des pays dont il serait imprudent de dépendre excessivement : Irak, Nigéria, Iran, ... et les trois principales crises pétrolières sont le fruit d'une crise politique. En outre, on sait que le pétrole s'épuise. Les biocarburants permettent aux pays qui les produisent de devenir moins dépendants sur le plan énergétique[59], [60]. À l'échelle locale, la production et l'autoconsommation d'agrocarburants (huile végétale carburant par exemple) permet une autonomie énergétique des agriculteurs.

Personne n'estime que les biocarburants peuvent, tous seuls, remplacer totalement le pétrole ni même les carburants d'origine fossiles aujourd'hui utilisés. La question est plutôt de savoir s'ils peuvent représenter une part de la solution.

L'équation magique

Le volume de carburant consommé en France pour le transport automobile (hors transport aérien, ferroviaire, naval et consommation industrielle par conséquent) s'élevait en 1998 à 19 milliards de litres. Pour plusieurs raisons (réduction de la consommation des moteurs, essor du transport en commun, etc. ), ce niveau de consommation baisse de 2 % par an depuis[61].

D'une tonne de betterave cultivée en France, on extrait 100 litres d'éthanol. Pour identiquer la consommation du transport automobile, il faudrait cultiver 190 millions de tonnes de betterave, nécessitant la culture de 2, 26 millions d'hectares[62], tandis que la surface cultivable en france est de 30 millions d'hectares. En 1995, 1, 5 % de cette surface (450 000 Ha) était déjà consacrée à la culture de la betterave à sucre. Et uniquement 6 % de cette même surface était en jachère, dont une fraction importante de peu de valeur.

Consacrer 7, 5 % de la surface cultivable française à la production de carburants impliquerait par conséquent deux choses : stopper la croissance démographique et diminuer la consommation de viande par personne (cette dernière pesant pour 60 à 70 % de la surface cultivable française) [63].

Autres calculs et analyses

En 2003, le biologiste Jeffrey Dukes[64] a calculé que les énergies fossiles brûlées en un an (1997) provenaient d'une masse de matière organique préhistorique qui représentait plus de 400 fois l'énergie qui à l'inverse se fixe et s'accumule naturellement dans le même temps sur la planète[65], [66]. Dans le même article, Dukes estime que le remplacement des carburants fossiles par une combustion de végétaux actuels correspondrait au moins à 22 % de la production végétale terrestre (y compris des végétaux marins), augmentant ainsi de 50 % l'appropriation de cette ressource par l'homme.

L'obtention de ces agrocarburants nécessite d'importantes surfaces cultivables. Selon Jean-Marc Jancovici[67], Ingénieur Conseil spécialiste des émissions des gaz à effet de serre, il faudrait par exemple cultiver 118 % de la surface totale de la France en tournesol pour remplacer l'intégralité des 50 Mtep de pétrole consommées chaque année par les français dans les transports (104 % de la surface nationale avec le Colza, 120 % avec la betterave et 2700 % avec le blé). Pour remplacer complètement la consommation de carburants fossiles par des agrocarburants, il faudrait... plusieurs fois la surface terrestre. Les agrocarburants ne seront qu'un appoint tant que nous ne passerons pas à l'ère des agrocarburants de seconde ou de troisième génération (algocarburants surtout). Pour Jean-Marc Jancovici, les biocarburants sont par conséquent un intéressant problème de politique agricole, mais un élément négligeable d'une politique énergétique[68].

Les analyses de Jean-Marc Jancovici sont critiquées. L'approche consistant à évaluer le potentiel des agrocarburants en rapportant les rendements agricoles à la surface disponible totale des terres arables est réfutée par certains scientifiques et industriels promoteurs des agrocarburants . Certains soulignent mais aussi le rendement maximal d'une plante cultivée est d'importance secondaire comparé aux coproduits de celle ci, à la quantité de travail indispensable à sa culture ainsi qu'à son impact sur la composition chimique du sol (enrichissement ou apauvrissement). Ils lui reprochent aussi le fait de ne prendre en compte la possibilité que d'une seule récolte par an ou de négliger la possibilité de mettre en place des dispositifs de cultures combinés (faisant cohabiter plusieurs récoltes sur une même parcelle).

Ces analyses pourraient être aussi mises en défaut si les algocarburants tiennent toutes leurs promesses. Cette technologie est toujours à l'étude et l'horizon de sa mise en application est estimé à 5 ou 10 ans. L'IFREMER affirme en octobre 2008 : «Comparativement aux espèces oléagineuses terrestres, les microalgues présentent de nombreuses caractéristiques favorables à une production d'acides gras qui pourraient surtout être mises à profit pour produire des algo-carburants. Les principaux atouts sont un rendement à peu près 10 fois supérieur en biomasse et l'absence de conflit avec l'eau douce et les terres agricoles. La production pourrait représenter 20 000 à 60 000 litres d'huile par hectare par an contre 6 000 litres pour l'huile de palme, un des meilleurs rendements terrestres.» [69].

divers à recycler ; redites locales

Certains pensent que les biocarburants peuvent permettre une diminution du recours aux énergies fossiles. La réalité et les limites physiques du monde s'y oppose, rappelle Jean-Marc Jancovici :

si la totalité des surfaces cultivable du monde entier était affectée à la production d'huile de colza, d'huile de tournesol et/ou d'alcool de betterave ou de blé... «... nous obtiendrions 1 400 millions de tonnes d'équivalent pétrole tandis que le monde en consomme actuellement... 3 500. Bref, en ne mangeant plus, nous pourrions faire rouler 40 % de nos voitures aux biocarburants !»[70], [71].


Cependant, les algocarburants échappent à ces critiques.
Des études prenant en compte d'autres cultures et d'autres modes de production agricoles ont conclu que la bioénergie pourrait assurer une part significative de nos besoins en déplacement. Les conditions nécessaires à ce scénario seraient des mesures importantes d'efficacité énergétique et un passage vers une agriculture locale peu consommatrice d'énergie[72].

Bilan environnemental

Le bilan environnemental des biocarburants comporte trois aspects principaux :

  • l'économie d'énergie fossile et la réduction des gaz à effet de serre (GES), ces deux questions, quoique différentes, étant particulièrement liées ;
  • l'effet environnementales des cultures (eau, sol, déforestation, végétaux non autochtones, biodiversité... )  ;
  • l'effet sur la pollution due aux moteurs du remplacement du carburant pétrolier par un biocarburant.

Économies énergétiques et émission de gaz à effet de serre

La combustion (et, dans une moindre mesure, la production) des carburants participe aux émissions massives de gaz à effet de serre (GES) qui forment l'origine principal du phénomène de réchauffement climatique[73].

Au contraire, le carbone émis lors de la combustion de biocarburants (filière huile ou filière éthanol) a préalablement été fixé par les plantes (palme, colza, maïs, blé, bois... ) lors de la photosynthèse. Le bilan carbone semble par conséquent a priori neutre et le recours à cette énergie permet d'éviter des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre.

Mais la production de ces biocarburants requière un travail humain, par conséquent une consommation de carburant et peut-être d'autres produits, dont l'usage produit aussi des GES. Pour mesure le gain en terme d'émission de GES, il s'agit de faire le bilan énergétique de la production d'agrocarburants.

Une étude[74] publiée dans Nature resources research, les chercheurs David Pimentel et Tad Patzek concluent «qu'il n'y a aucun bénéfice énergétique à utiliser la biomasse des plantes pour fabriquer du carburant.» au terme d'un calcul tendant à montrer que l'énergie globale indispensable à la production d'éthanol à partir de maïs, à la production du bois ainsi qu'à celle de biodiesel à partir de soja ou de tournesol est pour chacun de ces cas supérieure de 27 à 118 % à l'énergie produite. Il est donné pour cela des quantités d'énergie dépensées à la fabrication et lors du conditionnement, transport et épandage des pesticides et des engrais, à la fabrication des outils agricoles, au drainage à l'irrigation mais aussi l'énergie dépensée par les travailleurs eux-même en dehors de leur travail. Cette étude a été néanmoins dénoncée comme fortement biaisée par les hypothèses prises et l'interprétation des résultats. Les postes de dépenses énergétiques sont par exemple non vérifiable ou s'appuient sur des techniques obsolètes[75].

En France, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et le Réseau Action Climat publient des études sur l'intérêt des agrocarburants pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

L'ADEME a réalisé une synthèse des différentes études, en normalisant les résultats. La conclusion du rapport de synthèse de 2006 est :

"Tandis que les résultats publiés sont radicalement différents et donnent lieu à des conclusions opposées, les résultats normalisés permettent de tirer une conclusion commune aux trois études : l'éthanol et le biodiesel permettent tous deux de diminuer la dépendance aux énergies non renouvelables comparé aux carburants fossiles. En ce qui concerne les GES, les indicateurs publiés soulignent les mêmes bénéfices des agrocarburants comparé aux carburants fossiles. "[76].

La valorisation effective des coproduits (par la filière éthanol cellulosique ou par méthanisation par exemple) permettra de perfectionner énormément ce bilan. Les conclusions d'un rapport du Department for Transport britannique vont dans le même sens[77], tout en soulignant cependant l'impact environnemental non négligeable du développement des filières classiques en zone tropicale. Ces impacts peuvent, selon l'ONG Via Campesina, conduire à rendre les agrocarburants pire que le pétrole qu'ils remplacent[78].

Cependant, une étude récente de P. J. Crutzen [79] prétend que l'usage des agrocarburants issus des cultures de colza et de maïs pourrait en fait augmenter l'effet de serre[80], [81]. Selon ces auteurs l'augmentation des émissions de protoxyde d'azote dus à l'usage d'engrais azotés pour la production d'agrocarburants à partir de ces cultures pourrait avoir un effet plus défavorable sur l'effet de serre que la réduction de la production de CO2 à cause de la persistance du protoxyde d'azote dans l'atmosphère[82]. Selon Crutzen, les émissions de protoxyde d'azote auraient été sous-estimées jusqu'désormais. Selon les auteurs de cette étude, la production d'huile de palme ou d'éthanol cellulosique basé sur des plantes pérennes semblent ainsi plus adaptée à un objectif de réduction des gaz à effets de serre[83].

Selon le Réseau Action Climat, dans une étude publiée en mai 2006[84], les résultats de la filière éthanol présentent une économie énergétique limitée, particulièrement relative pour l'ETBE, ou alors négative pour l'éthanol de blé, et permettent quelques économies de GES.

Toujours selon la même étude, la filière oléagineuse est bien plus intéressante en particulier en ce qui concerne l'huile pure. Le bilan énergétique mais aussi le bilan carbone sont toujours bien meilleurs lorsque on adapte le moteur à l'huile végétale pure (moteur Elsbett par exemple) plutôt que d'adapter l'huile végétale (transformation chimique en biodiesel, processus lourd) à des moteurs conçus pour fonctionner avec des dérivés du pétrole, à plus forte raison si on préfère des plantes pérennes implantées dans des zones où elles n'entrent pas en concurrences avec d'autres. Des plantes qui peuvent se développer en zone aride comme Jatropha curcas, Pongamia pinnata ou Madhuca longifolia pourraient présenter de bien meilleurs résultats.

Économie énergétique et Indicateur d'émission de GES, [85]
dans l'hypothèse où les coproduits sont efficacement valorisés en alimentation animale.
IES= Indicateur effet de serre; EE=Efficacité énergétique
Essence classique

[86]

Éthanol de blé Éthanol de maïs Éthanol de betteraves ETBE Ester méthylique

d'huile de colza (EMHV)

Huile brute de colza
  • EE = 0, 87
  • IES= 85, 9 g éq CO²/MJ.
  • EE = 1, 35
  • IES à peu près 47 g eq CO²/MJ
  • EE = 0, 98
  • IES à peu près 65 g éq CO²/MJ
  • EE = 1, 25
  • IES à peu près 59 g éq CO²/MJ
  • EE = 0, 93
  • IES de 75, 2 g éq CO²/MJ
  • EE = 2, 23
  • IES à peu près 25, 8 g éq CO²/MJ
  • EE =3, 80
  • IES de 4 à 10, 5 g éq CO²/MJ contre 79, 3 pour le gazole
IES comparé à l'essence ordinaire : 55 % 76 % 69 % 88 % 33 % 9 %
Économie énergétique et Indicateur d'émission de GES, [87]
sans la valorisation des coproduits
IES= Indicateur effet de serre; EE=Efficacité énergétique
Éthanol de blé Éthanol de betteraves Ester méthylique

d'huile de colza (EMHV)

Huile brute de colza
  • EE = 1, 06
  • IES 79, 1 à 97, 2 g éq CO²/MJ
  • EE = 1, 14
  • IES 67, 0 à76, 6 g éq CO²/MJ
  • EE = 1, 66
  • 49, 6 à 63, 2 g éq CO²/MJ
  • EE = 1, 88
  • IES 51, 2 à 69, 8 g éq CO²/MJ contre 79, 3 pour le gazole

IES comparé à l'essence ordinaire :

98 %

83 %

71 %

76 %

L'utilité des agrocarburants dépend ainsi de façon importante

  • de la filière choisie (huile ou éthanol) et
  • de la valorisation effective des coproduits, d'où l'importance de leur trouver des débouchés, surtout pour les tourteaux de colza et de tournesol[88].

En France, selon le ministère de l'industrie[89], [90], deux principaux agrocarburants sont utilisés à l'heure actuelle : l'ETBE (éthyle tertio butyle éther, à partir de l'éthanol) pour les véhicules essence (90 % de la consommation d'agrocarburants en France) et l'EMHV (biodiesel ou Diester) pour les véhicules diesel. Côté éthanol, l'ETBE reçoit la prédilection du ministère comparé à l'E85, plus riche (85 %) en éthanol : Au plan technique, l'ETBE est la meilleure façon d'incorporer de l'éthanol au carburant, grâce à son indice d'octane élevé tout autant qu'à sa faible volatilité. Cette conclusion technique fait l'objet d'un consensus dans les milieux professionnels. [91] Ce qui amène le Réseau Action Climat à dire : «Le plan gouvernemental ambitieux et coûteux qui prévoit de remplacer 7 % des carburants pétroliers par des agrocarburants d'ici 2010 diminuerait les émissions de GES des transports routiers de moins de 7 % (tandis que les transports routiers en France ont vu leurs émissions de GES augmenter de 23 % depuis 1990). »[92].

Impacts sur la biodiversité, la ressource eau et les sols

Le développement exponentiel des cultures de palmier à huile en Malaisie et en Indonésie et la destruction corrélative des forêts forme une grave menace pour l'Orang-outan, une espèce au bord de l'extinction

La production d'agrocarburants demande les moyens de la production agricole intensive en terme d'engrais et de produits phytosanitaires. Dans une étude[93] parue dans Bioscience, les chercheurs Marcelo Dias de Oliveira et al. , (université d'État de Washington) concluent que la filière éthanol à partir de canne à sucre diminué la biodiversité et augmente l'érosion du sol.

La production d'éthanol au Brésil, se base surtout sur l'exploitation de nouvelles terres défrichées pour cela.

Dukes estime que le remplacement des carburants fossiles par une combustion de végétaux actuels correspondrait au moins à 22 % de la production végétale terrestre (y compris des végétaux marins), augmentant ainsi de 50 % l'appropriation de cette ressource par l'homme, et pourrait compromettre la survie des autres espèces qui en dépendent[94].

Tyler Volk, professeur du Earth Systems Group du département de biologie de l'université de New York, estime que «la production massive d'éthanol pourrait augmenter la pression sur les terres cultivables, faire monter les prix de la nourriture et accélérer la déforestation»[95].

Le caractère durable de la production des agrocarburants peut être mis à mal si elle est réalisée de manière non durable : épuisement des sols, pollution des eaux et destruction de milieux naturels pour cette production[96]. Selon les estimations des Les amis de la Terre, la plantation de palmiers à huile a été responsable de 87 % de la déforestation en Malaisie entre 1985 et 2000.4 millions d'hectares de forêts ont ainsi été détruites à Sumatra et Bornéo. 6 millions d'hectares en Malaisie et 16, 5 millions en Indonésie sont programmés pour disparaître. Selon certains écologistes, la menace est sérieuse[97]. Les politiques de promotion des agrocarburants sont responsables pour une partie uniquement de la déforestation contemporaine. Cette déforestation concerne surtout le Brésil (destruction de la forêt amazonienne pour réaliser des monocultures de canne à sucre), la Malaisie, l'Indonésie, le Kenya, le Congo, le Nigeria, le Libéria, la Colombie, ou encore le Mexique.

D'après le Global Canopy Programme[98], comprenant les leaders scientifiques sur le sujet des forêts tropicales, la déforestation est une des principales responsable des émissions de gaz à effet de serre. Avec 25 % des émissions totales, elle n'est devancée que par l'énergie, mais bien au dessus des transports (14 %).

Plusieurs articles récents [99], [100], [101] dénoncent dans les agrocarburants un mirage qui nous ferait perdre de vue la majeure partie : stopper la deforestation et diminuer la consommation de carburant. Le danger est que la production d'agrocarburants accompagne une consommation croissante de carburant, se bornant à en favoriser l'approvisionnement.

Biocarburants et qualité de l'air

La combustion du bioéthanol produit davantage d'aldéhydes que l'essence, mais ceux du bioéthanol sont moins toxiques (acétaldéhydes contre formaldéhydes pour l'essence). Selon Mark Jacobson[102] de l'université de Stanford, la combustion de l'éthanol entraîne la formation d'oxydes d'azote et de composés organiques volatils (COV) qui réagissent pour former de l'ozone, principal responsable de la formation du smog. «Une hausse même modeste de l'ozone dans l'atmosphère peut être à l'origine d'une augmentation des cas d'asthme, d'un affaiblissement du dispositif immunitaire. Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 800 000 personnes meurent chaque année dans le monde à cause de l'ozone et de la pollution atmosphérique[103] - «Au final, l'incidence des cancers liés à l'E85 serait comparable à ceux liés à l'essence. D'autre part, dans certaines régions du pays, l'utilisation du E85 aurait pour conséquence d'augmenter la concentration en ozone, un parfait ingrédient du brouillard».

Bilan socio-économique

À l'exception des algocarburants et des espèces oléagineuses destinées aux zones désertiques, la production d'agrocarburants augmente la demande de produits agricole, avec deux effet principaux :

  • déplacement éventuel de la production, de l'alimentation vers l'industrie, ce qui pourrait provoquer une hausse des prix alimentaires ou alors une pénurie alimentaire, avec des conséquences sociales ;
  • augmentation de la demande de terres cultivées : hausse des prix, déforestation...

Leur production seulement guidée par des impératifs économiques pourrait conduire à de graves conséquences sociales[104]. [105].

Les agrocarburants utilise de la terre arable

Au delà de la réduction actuelle des terres arables disponibles, la perspective de voir de nouvelles terres déforestées (avec les risques d'érosion mentionnés ci-dessus) ou soustraites à la production agricoles pour la production d'agrocarburants entretient les tensions sur la production agricole alimentaire. De fait, «l'image des montagnes de beurre, de viande et de céréales stockées sans espoir de trouver acheteur appartient au passé.» et la Commission européenne étudie la réduction, ou alors la suppression des quotas et des jachères de la politique agricole commune[106]. Ces mesures semblent insuffisantes pour endiguer la montée des prix alimentaires.

En Indonésie, pour le développement de la production de l'huile de palme pour l'industrie agro-alimentaire et la chimie organique, les forêts millénaires (tourbières) sont brulées (brulant quelquefois pendant des mois) pour être transformée en terres agricoles (les sols de l'indonésie concentrent 60 % de la tourbe mondiale). En tenant compte de ces rejets, l'Indonésie serait devenue le troisième émetteur de carbone après les Etats-unis et la Chine[107]. Cette situation s'aggraverait toujours davantage si cette culture cessait d'être minoritaire dans la production d'agrocarburants mondiale.

Le prix de la tortilla, aliment de base en Amérique latine, a flambé au Mexique. Le gouvernement mexicain en avait fait porter le blâme sur les exportations du maïs vers les USA où il est utilisé pour produire de l'éthanol. [réf.  souhaitée]

hausse des prix agricoles

Un rapport[108] de la Banque mondiale, dévoilé le 4 juillet 2008 par le quotidien britannique The Guardian analyse l'enchainement des causes ayant amené à l'augmentation des prix alimentaires. Selon ce rapport, portant sur une analyse des prix alimentaires entre 2002 et 2008, près de 75 % de leurs hausses serait imputable aux mouvements financiers spéculatifs utilisant les politique de soutien aux agrocarburants dans l'Union Européenne ainsi qu'aux Etats-Unis. Ces opérations financières ont effrayé bon nombre de pays en développement qui ont alors interdit les exportations de produits alimentaires, entrainant ensuite une escalade des prix. Le reste de la hausse est essentiellement imputable à la hausse des prix du pétrole . Se basant sur le fait que le programme de développement des agrocarburants au Brésil n'a pas entrainé de hausse des prix, ce rapport recommande la suppression des politiques d'aides aux agrocarburants mais aussi celle des barrières douanières empêchant l'importation d'agrocarburants d'Afrique et d'Amérique du Sud comme moyen de conjuguer culture des agrocarburants et stabilité des prix agricoles mondiaux.

Stephan Tangermann, directeur de l'agriculture à l'OCDE tempère cette analyse car il estime qu'il est «très complexe de mesurer le pourcentage de l'ensemble des facteurs sur la hausse des prix» cependant il précise que «Ce qui est sûr, c'est que 60 % de la hausse de la demande mondiale en céréales et huiles végétales entre 2005 et 2007 [période sur laquelle les prix ont explosé, ndlr] était due aux biocarburants»[109]. L'utilisation d'une partie des terres agricoles pour produire des agrocarburants (filière alcool ou filière huile) peut être un facteur de hausse des prix des produits agricoles conçus pour l'alimentation. Le cours du maïs, utilisé pour produire l'éthanol, a atteint en 2006 son plus haut niveau depuis 10 ans à la bourse de Chicago, du fait d'un déséquilibre de l'offre et de la demande. Cela s'est répercuté sur le coût de la vie au Mexique et dans d'autres pays d'Amérique latine où la farine de maïs est l'une des bases de l'alimentation[110], [111], [112], [113], [114], même si la hausse des prix de la tortilla mexicaine reste essentiellement imputable à une décision politique (libéralisation du marché des tortillas jusque là soumis à un prix fixé par l'état) et au contexte économique (position monopolistique du principal producteur de tortillas au Mexique) [115].

Cette hausse peut se répercuter sur le prix d'autres produits agricoles. Les experts de la Deutsche Bank estiment que cela sera le cas pour la viande bovine (le bétail est nourri au maïs). En Allemagne, où 16 % des surfaces de cultures sont aujourd'hui conçues pour la production d'agrocarburants, le prix du malt à doublé en 2006, entraînant une hausse du prix de la bière[116], [117].

Conséquences de la hausse des prix agricoles

Une des conséquences de la hausse des prix mondiaux de l'alimentaire est prévisible : une instabilité sociale et politique croissante dans les pays aux populations pauvres (l'alimentaire formant déjà et de loin le premier poste du budget de ces ménages). Des émeutes de la faim ont déjà éclatées en Haïti[118] et dans plusieurs pays d'Afrique (Sénégal, Égypte, Côte d'Ivoire, Cameroun, Burkina-Faso, ... ).

«Les ministres de l'Économie et des Finances des pays africains, réunis à Addis-Abeba les 28, 29 et 30 mars, n'ont pu que constater que "l'augmentation des prix mondiaux des produits alimentaires présente une menace significative pour la croissance, la paix et la sécurité en Afrique".» précise ainsi Courrier Mondial. Ces émeutes de la faim, annoncées dès 2006, sont amenées à se multiplier, faisant porter sur le développement des agrocarburants un prix géostratégique certain[119], [120].

Critiques de ces analyses

Tandis que les liens entre le développement des agrocarburants et la crise alimentaires sont tempérés par certains responsables énergétiques, les corrélations entre crise alimentaire et certaines politiques de développement des agrocarburants se multiplient.

Stephan Tangermann, directeur de l'agriculture à l'OCDE, tempère cette analyse car il estime qu'il est «très complexe de mesurer le pourcentage de l'ensemble des facteurs sur la hausse des prix» cependant il précise que «Ce qui est sûr, c'est que 60 % de la hausse de la demande mondiale en céréales et huiles végétales entre 2005 et 2007 [période sur laquelle les prix ont explosé, ndlr] était due aux biocarburants»[121].

Dans ces conditions, le discours présentant la politique agricole des pays développés (États-Unis, Europe) comme une réorientation de leur production agricole vers les agrocarburants (via subventionnement) pour éviter d'avoir recours aux exportations massives contestées dans les instances régulant le commerce mondial est mis en doute. Au sein de l'Union Européenne, le développement des agrocarburants survient de fait parallèlement à la réduction ou alors la suppression du gel obligatoire d'une part des terres cultivées (ou jachère), mis en place en 1992, dont l'objectif était de lutter contre la surproduction agricole. D'autre part, dans la situation antérieure de prix agricoles faibles, l'écoulement à bas prix de produits vers des pays faiblement structurés avait des effets négatifs sur la mise en place ou le maintien d'une production locale de ces pays[122]. La hausse des prix agricoles peut être ressentie durement par les consommateurs des pays en voie de développement, c'est aussi un soutien de fait à leur propres producteurs.

Les pays en développement spécialisés dans une monoculture agricole (Brésil, Indonésie) ont développé des mécanismes économiques servant à se garantir d'une chute des prix synonyme de crise économique. L'élevage reste le principal consommateur de céréales produites dans les pays de l'OCDE (80 à 90 % de la production), loin devant l'industrie des agrocarburants. Les travaux menés pour le compte de l'OCDE et la FAO et présenté dans le rapport Agricultural Outlook 2007 - 2016[123] confirme cette analyse et impute l'augmentation des prix agricoles à des évènements climatiques exceptionnels (sécheresses), à la faiblesse des stocks existants ainsi qu'à une forte demande liée aux changements d'habitudes alimentaires dans la population mondiale (hausse de la consommation de produits laitiers et de viandes). A long terme cependant, l'impact des modifications structurelles accompagnant le développement rapide des agrocarburants pourrait maintenir des prix agricoles élevés dans la prochaine décennie.

Les agrocarburants de deuxième génération (plantes oléifères des zones arides... ) et de troisième génération (algocarburants) à vocation purement énergétique - toujours à l'état de recherche - pourraient permettre de résoudre ce problème de compétition avec les cultures à vocation alimentaire.

En France, un objectif de biocarburants a été fixé à 7 % pour 2010 (il est d'ores et déjà quasiment atteint) et 10% en 2015[réf.  souhaitée]. Il représente 310 000 hectares de grandes cultures, soit 1 % de la SAU, selon l'Office national interprofessionnel des grandes cultures. L'ADEME estime pour sa part que le même objectif mobiliserait à peu près 2 millions d'hectares et qu'il faudrait gérer en conséquence les tensions entre production énergétique et alimentaire. Un autre objectif, de 10 % d'agrocarburants semble avoir été prévu pour 2015. Les intérêts fiscaux dont bénéficient les agrocarburants ont récemment été dénoncés par la campagne «Les biocarburants, ça nourrit pas son monde»[124] initiée surtout par Les Amis de la Terre, Oxfam France-Agir ici, Nicolas Hulot, le CCFD[125].

Bibliographie

  • Fabrice Nicolino, La faim, la bagnole, le blé et nous : Une dénonciation des biocarburants, Fayard, 1er octobre 2007, ISBN 978-2213634623

Liens externes

divers à recycler


(redite)
La directive européenne 2003/30/CE demande à ce qu'en 2010 les agrocarburants représentent 5, 75 % de la consommation. La France prévoit de monter ce taux à 10 %. Le gouvernement britannique espère que les agrocarburants puisse apporter en 2050 un tiers de la demande en carburant, dont on prévoit l'augmentation[126].
(mal positionné, redite ; mais ref potentiellement utiles)
Un inconvénient majeur pour le développement des carburants de première génération est qu'ils entrent en compétition avec les cultures alimentaires[127] et avec les écodispositifs à biodiversité élevée[128]. Cependant, les rendements de ces nouvelles techniques restent faibles selon Claude Roy, coordinateur interministériel en France pour la valorisation de la biomasse et leur coût les rendrait peu appropriables par le Sud selon la CNUCED. [129]. Qui plus est l'éthanol est plus polluant que l'essence, selon le département énergie et atmosphère de l'université de Stanford [130]

On assiste actuellement, dans des régions pauvres voir particulièrement pauvres, à la mise en culture en masse de bonnes terres avec Jatropha curcas, terres où on peut cultiver des plantes alimentaires. Le ricin, une plante, comme Jatropha curcas, de la famille des euphorbiacées est par exemple cultivée actuellement en Ethiopie, à la place des cultures alimentaires. Le réseau mondial d'accès aux énergies durables dénonce les conséquences de ces pratiques pour les populations locales [ Ethiopie : des paysans échaudés par les promesses des biocarburants [131] ]. La culture de Jatropha curcas ou, mieux, de l'arbre fixateur d'azote Pongamia pinnata, a un intérêt pour les populations défavorisées qui ne peuvent pas, par exemple, acquérir des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes domestiques pour produire de l'électricité. Avec l'huile, ces populations peuvent alimenter un groupe électrogène. L'électricité obtenue sert à répondre à des besoins de base : produire du froid pour conserver médicaments et aliments, alimenter un ordinateur pour avoir accès à l'information etc. L'huile peut servir à alimenter le moteur d'une pompe à eau ou d'une plateforme multifonctionelle. Elle peut aussi servir comme matière première pour la fabrication artisanale de savon et perfectionner ainsi les conditions d'hygiène. Par contre, en Afrique, en Asie et en Amérique du sud, l'exploitation des terres et des populations locales défavorisées par des compagnies qui vendent l'huile de Jatropha aux USA ou en Europe pour en faire des carburants automobiles laisse dubitatif concernant son intérêt sur le plan social et écologique.


(redite)
Produire des agrocarburants consomme de l'énergie. Le bilan énergétique est le rapport entre l'énergie fossile (le pétrole) économisée et utilisée. «Le bilan énergétique de l'éthanol à partir de blé est particulièrement médiocre. Le bilan des huiles de colza comme substitut au diesel est légèrement meilleur, mais, dans les deux cas, si on tient compte des pollutions des eaux et d'autres aspects environnementaux, le bilan en termes d'environnement est particulièrement incertain, » selon Jean-Christophe Bureau, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) [132].

Notes et références

  1. (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de bio du CNRTL.
  2. (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de carburant du CNRTL.
  3. ab Le site biocarburant. com, est une émanation directe de l'Association pour le DEveloppement des Carburants Agricoles (ADECA), un organisme de lobbying dont la mission est de promouvoir l'usage du terme biocarburant et le recours aux biocarburants
  4. DIRECTIVE 2003/30/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 8 mai 2003 visant à promouvoir l'utilisation de biocarburants ou autres carburants renouvelables dans les transports sur EurLex, 8 mai 2003. Mis en ligne le 23 mars 2009, consulté le 23 mars 2009. «a) «biocarburant», un combustible liquide ou gazeux utilisé pour le transport et produit à partir de la biomasse; b) «biomasse», la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de l'agriculture (y compris les substances végétales et animales), de la sylviculture et de ses industries connexes, mais aussi la fraction biodégradable des déchets industriels et municipaux», p.  Journal officiel n° L 123 du 17/05/2003 p. 0042 - 0046
  5. http ://www. electron-economy. org/article-27521385. html
  6. Communiqué de presse «Biocarburants» : l'OFAG doit réagir contre les abus Les carburants agricoles sont des agrocarburants sur bioconsommacteurs. ch, 18 juin 2007. Mis en ligne le 23 mars 2009, consulté le 23 mars 2009. «Bio Suisse demande par conséquent à l'OFAG de reprendre au nom de la Confédération la nouvelle appellation utilisée dans le titre pour les carburants issus de l'agriculture. Que ce soit dans les règlements d'importation, les taxes sur les huiles minérales, à l'OMC etc.  : partout, oralement et par rédigé, la Confédération ne doit plus parler que d'«agrocarburants».»
  7. Nécrocarburants : Borloo et Bussereau persistent et signent !, Jean-Louis Roumégas et Anne Souyris pour le parti des Verts, le 23 avril 2008
  8. Energy - New and Renewable Energies - Intelligent Energy for Europe
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  28. Sur la piste de l'hydrogène, Catherine Pagan, Le Journal du CNRS, avril-mai 2003
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  41. RR Energy
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  52. article de Pierre Le Hir, paru dans l'édition de Le Monde du 22 Octobre 2008
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  56. Les biocarburants dans le monde, Note de synthèse panorama 2007, IFP
  57. Tout savoir sur les biocarburants - Les perspectives et les recherches conduites à l'IFP, Anne-Laure de Marignan, IFP
  58. Un planisphère du bioéthanol dans le monde, Site "Roulons propre-roulons nature"
  59. Biofuels for Transport : An Mondial Perspective, Agence Mondiale de l'énergie, 2004
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  61. http ://www. statistiques. equipement. gouv. fr/IMG/pdf/NS131-15-22_cle6cæec. pdf
  62. Le rendement obtenu sur le territoire français (rendement fonction de l'ensoleillement, de la qualité de la terre, etc. ) est de 84, 2 tonnes de betteraves à 16° par hectares en 2007 http ://r0. unctad. org/infocomm/francais/sucre/technologie. htm (à titre de comparaison, le rendement de la canne à sucre brésilienne atteint en moyenne 76 tonnes par hectare), 190 / 84, 2 = 2, 26.
  63. La planète entière pourrait-elle manger bio ? un article de Jean-Marc Jancovici, paru en février 2001, sur le site www. manicore. com.
  64. Jeffrey Dukes, University of Massachusetts
  65. Dukes, J. S. 2003. Burning buried sunshine : human consumption of ancient solar energy. Climatic Change, 61 (1-2)  : 31-44.
  66. L'ensoleillement enseveli, interview de Jeffrey Dukes.
  67. Que pouvons nous espérer des biocarburants ?, Jean-Marc Jancovici
  68. Libération, 27 septembre 2006, page 4. Source : Ademe, Manicore
  69. http ://www. ifremer. fr/institut/content/download/30751/252906/file/Ifremer_synthese-etude-prospective-EnRM. pdf
  70. Que pouvons-nous espérer des biocarburants ?, Jean Marc Jancovici
  71. Que pouvons-nous émettre comme CO2 si nous voulons lutter efficacement contre le réchauffement climatique ?, Jean Marc Jancovici
  72. Bent Sorensen, Renewable Energy 3rd Edition, Academic Press
  73. Bilan du réchauffement climatique 2007, GIEC-IPCC 2007
  74. Ethanol Production Using Corn, Switchgrass, and Wood; Biodiesel Production Using Soybean and Sunflower, David Pimentel and Tad W. Patzek, Natural Resources Research, Vol. 14, No. 1, Mars 2005
  75. Bilan énergétique et émissions de GES des carburants et biocarburants conventionnels - Convergences et divergences entre les principales études reconnues, ADEME, juillet 2006, p. 18
  76. Bilan énergétique et émissions de GES des carburants et biocarburants conventionnels - Convergences et divergences entre les principales études reconnues, ADEME, juillet 2006
  77. Department for Transport - Renewable Transport Fuel Obligation (RTFO) feasibility report
  78. Les agro carburants industriels ne contribuent à résoudre ni la crise agricole, ni la crise climatique, Communiqué de Via Campesina sur les agrocarburants, 23 février 2007
  79. et . al (P. J. Crutzen, spécialiste des oxydes d'azote et de la couche d'ozone, a reçu le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur ces sujets)
  80. voir l'article et sa discussion en ligne sur N2O release from agro-biofuel production negates global warming reduction by replacing fossil fuels P. J. Crutzen et al. , Atmos. Chem. Phys. Discuss., 2007, 7, 11191
  81. voir aussi Biofuels could boost global warming, finds study pour une présentation simple de cet article sur le site de chemistryworld
  82. ce gaz possède, sur une durée de cent ans, un pouvoir réchauffant identique à 296 fois celui du CO2
  83. Les arguments pour et contre cette thèse sont disponibles dans les deux reférences précédentes
  84. Reseau Action Climat France
  85. EDEN 2006, Patrick Sadones, Agro INA. PG 83
  86. ADEME-DIREM 2002
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  89. Les filières biocarburants engagées en France.
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  95. [http ://www. lemonde. fr/cgi-bin/ACHATS/979041. html?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=979041 Les producteurs de biocarburants jettent les bases d'un marché mondial], Philippe Bolopion, Le Monde, 3 mars 2007
  96. Ces forêts qu'on assassine, Emmanuelle Grundmann, préface de Jane Goodall, Paris, Ed. Calmann-Lévy, 2007, ISBN-13 : 978-2702137697
  97. Biocarburants : pires que des énergies fossiles, George Monbiot, The Guardian, 4 mars 2006
  98. The GCP VivoCarbon Initiative
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  100. Deforestation : The hidden cause of global warming - The independent 14.05.07
  101. Les Amis de la terre : Biocarburants : pires que des énergies fossiles !
  102. (en) Effects of Ethanol (E85) versus Gasoline Vehicles on Cancer and Mortality in the United States, Department of Civil and Environmental Engineering, Stanford University, Stanford, Californie
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  104. http ://www. courriermondial. com/hebdo/sommaire. asp?obj_id=561 Biocarburants : L'arnaque (Courrier Mondial hebdo n° 864 - 24 mai 2007)
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  114. Banco central mexicano urge a renovar acuerdo sobre tortilla, Agence Reuters, 18 avril 2007
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  116. - Le prix de la bière augmente à cause des biocarburants, Les échos, 19 avril 2007
  117. Les biocarburants dopent les cours des céréales, Enviro2B, 4 mai 2007
  118. Haïti : les "émeutes de la faim" gagnent les rues de Port-au-Prince, article de Jean-Michel Caroit paru dans Le Monde le 9 avril 2004
  119. AFRIQUE • Les émeutes contre la vie chère se multiplient, revue de presse de Anne Collet publié sur le site internet de Courrier Mondial.
  120. Lorsque le prix du riz peut semer la zizanie, Le Devoir publié le 9 avril 2008
  121. "Crise alimentaire : la Banque mondiale accable les biocarburants", article de Laureen Ortiz paru dans Libération le 5 juillet 2008.
  122. Cette situation a été dénoncée surtout pour les exportations de viande de poulets de l'Union Européenne vers plusieurs pays d'Afrique. Exportations de poulets : l'Europe plume l'Afrique!
  123. Phase2. fm
  124. Agrocarburants : Nicolas Hulot et les ONG dénoncent "l'entêtement" français, publié le 24 octobre sur le site de l'AFP
  125. initiateurs de la campagne sur le site officiel.
  126. Department for Transport - Renewable Transport Fuel Obligation (RTFO) feasibility report
  127. Mexique, le maïs nourrit la grogne, Babette Stern, Libération du 18 janvier 2007
  128. Biocarburants : pires que des énergies fossiles !, Les amis de la Terre, 4 mars 2006
  129. Les agrocarburants de deuxième génération ne seront pas prêts avant une décennie, Laurence Caramel, Le Monde, 23 avril 2008
  130. http ://www. enerzine. com/6/2454+L-ethanol-plus-polluant-que-l-essence+. html
  131. http ://www. riæd. net/spip. php?article1842
  132. trouver une vraie source Chat du site du journal Le Monde le 28 avril 2008

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