Euphrate
L'Euphrate est un fleuve d'Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie, l'un des berceaux de la civilisation.

Catégories :
Mésopotamie - Cours d'eau de Syrie - Cours d'eau de Turquie - Cours d'eau d'Irak - Projet d'Anatolie du Sud-est - Barrage hydroélectrique - Barrage par fonction - Barrage - Énergie renouvelable - Utilisation durable des ressources naturelles
Recherche sur Google Images :
![]() Source image : forum.momes.net Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur. |
Page(s) en rapport avec ce sujet :
- ... Le barrage Atatürk. Lors de son remplissage, en 1990, la Turquie avait interrompu le débit de l'Euphrate pendant un mois.... en 1916, la question du partage des eaux du Tigre et de l'Euphrate est déjà posée.... (source : lefigaro)
- ... Le barrage d'Hindiya sur l'Euphrate est modernisé en 1927..... Si tout se passe comme prévu le débit de l'Euphrate en Syrie devrait être... (source : le-tigre)
- 700 km, l'Euphrate est le cours d'eau le plus long de l'Asie du sud- est .... La Turquie travaille sur l'énorme projet GAP avec ses 15 barrages, ... de la Syrie à altérer le débit du fleuve qui continue sa course en Irak.... (source : irenees)
Euphrate | |
---|---|
![]() L'Euphrate en Irak |
|
![]() |
|
Caractéristiques | |
Longueur | 2 780 km |
Bassin | 444 000 km2 |
Débit moyen | 830 m3∙s-1 |
Cours | |
Se jette dans | Chatt-el-Arab |
Géographie | |
Pays traversés | Turquie, Syrie, Irak |
L'Euphrate (nom respectant les traditions grec du fleuve, Firat en kurde, Ufrat en persan, Prâth/Frot en araméen, Al-Furat ?????? en arabe, Fırat en turc et Pu-rat-tu en assyrien) est un fleuve d'Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie (du grec μεσο [mesos] «milieu» et ποταμός [potamos] «fleuve»), l'un des berceaux de la civilisation.
De type pluvio-nival, son débit est spécifiquement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s'écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m³/s contre un débit moyen de 830 m³/s (à l'entrée en Syrie) . En période de crue, il peut atteindre 5 200 m³/s pouvant provoquer de graves inondations. D'une année à l'autre, le volume d'eau fluctue fortement passant de 15 km³ lors de la sécheresse de 1958-1962 à 58 km³ en 1969.
Autre caractéristique, le débit diminue en traversant les zones sèches à cause de la forte évaporation, surtout dans les lacs artificiels, et du pompage pour l'irrigation. Ainsi, tandis que le volume moyen d'eau entrant en Syrie est de 28 km³, il tombe à 26[1] à la frontière irakienne malgré l'apport de trois affluents (1, 75 km³) et n'est plus que de 14 à Nassiriya au sud de l'Irak (VAUMAS E. 1955) .
L'Euphrate est un sujet de friction entre l'Irak, la Syrie et la Turquie, cette dernière voulant diminuer son débit par la construction de nouveaux barrages.
Étymologie
Étymologiquement, Euphrate est un combination des mots grecs εύ (prononcé [eu]), voulant dire "bon" et ροoς (prononcé [ro-os]), voulant dire «courant».
Langue | Nom pour Euphrate |
Akkadien | Pu-rat-tu |
Arabe | ?????? Al-Furāt |
Araméen | ??? Prāṯ, Froṯ |
Arménien | ????? Yeṗrat |
Grec ancien | Ευφράτης Euphrátēs |
Hébreu | ?????? Pĕrāṯ |
Kurde | ????? Firat, Ferat |
Persan | ???? Ferat |
Sumérien | Buranun |
Turc | Fırat |
L'Euphrate prend sa source dans une montagne de la chaîne des Monts Taurus (Toros Daglari) en Turquie (jusque là en Arménie occidentale) et parcourt cette zone montagneuse avec une forte pente. Il traverse ensuite la zone de Piedmont, zone aride partagée entre la Syrie et l'Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à à peu près 1 km à l'ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à à peu près 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.
Bassin versant
Pays | longueur | Surface | Proportion | Contribution au débit |
---|---|---|---|---|
Turquie | 455 km | 124.320 km² | 28 % | 88 ou 98, 6 % (*) |
Syrie | 675 km | 75.480 km² | 17 % | 12 ou 1, 4 % (*) |
Irak | 1.200 km | 177.600 km² | 40 % | 0 % |
Arabie saoudite | eaux souterraines | 66.600 km² | 15 % | 0 % |
Ces estimations fluctuent suivant les sources et critères d'appréciation
(*) : la différence dépend de l'inclusion ou non des affluents Sajour, Balikh et Khabur dans le quota turc : en effet ils prennent leur source en Turquie.
Sources : Habib Ayeb, «L'eau au Proche-Orient», p. 29
Marwa Daoudy, «Le partage des eaux entre la Syrie, l'Irak et la Turquie», p. 63
Les débits mensuels de l'Euphrate à Hit
Le débit de l'Euphrate a été observé pendant 43 ans (entre 1924 et 1972) à Hit, localité irakienne localisée à quelques 150 kilomètres à l'ouest-nord-ouest de Bagdad[2]. C'est à Hit que le débit du fleuve est maximal ; en effet plus loin en aval, de nombreux ouvrages d'irrigation prélèveront des quantités importantes d'eau du fleuve, faisant ainsi baisser progressivement son débit. En outre, plus aucun affluent quelque peu notable ne contribuera à l'alimenter.
À Hit, le débit annuel moyen ou module observé au cours de cette période était de 937 m³/seconde pour une surface prise en compte de 264 100 km².
La lame d'eau écoulée dans cette partie du bassin, de loin principale du point de vue de l'écoulement (près de 100% du débit total du fleuve), atteint ainsi le chiffre de 112 millimètres par an.
Débits moyens mensuels de l'Euphrate (en m³/seconde) mesurés à la station hydrométrique de Hit
Données calculées sur 43 ans
L'Euphrate est composé par la jonction de 2 rivières principales :
- le Kara Sou, long de 450 km, prend sa source au mont Kargapazari à 3 290 m d'altitude
- le Murat Sou, long de 650 km, prend sa source au mont Muratbasi à 3 520 m
Affluents syriens
Trois rivières rejoignent l'Euphrate en Syrie[3] :
- le Sajour (ou Al-Sajour) : rivière prenant sa source en Turquie et apportant de 90 à 125 millions de m³
- le Balikh (ou Al-Balikh) : rivière prenant sa source en Turquie et apportant à peu près 150 millions de m³
- le Khabur (ou Al-Khabur) : rivière prenant sa source en Turquie et apportant de 1, 35 à 1, 5 milliards de m³ (ou km³)
Affluents irakiens
Il n'y a pas d'affluent naturel en Irak, mais le canal Thartar-Euphrate sert à déverser les excédents des crues du Tigre dans l'Euphrate en passant par le lac-réservoir du Thartar. Plus au sud, le Tigre et l'Euphrate se rejoignent à Qurna et forment le Chatt-el-Arab dans lequel ils sont rejoints par le Karoun.
Affluent iranien (sur le Chatt-el-Arab)
Le Karoun se jette dans le Chatt-el-Arab après un parcours de 850km en Iran. Il déverse un volume moyen estimé à 15 milliards de m³ (ou km³).
Ouvrages hydrauliques
Ouvrages localisés en Turquie
La Turquie a disposé de nombreux barrages sur l'Euphrate et ses affluents dont le principal achevé actuellement est le barrage Atatürk. (Voir «Projet d'Anatolie du Sud-Est», le projet turc d'aménagement du Sud-est anatolien).
Ouvrages principaux d'amont en aval (voir «Liste des ouvrages hydrauliques du GAP» pour la liste complète des ouvrages turcs sur l'Euphrate) :
|
Ouvrages localisés en Syrie
D'amont en aval :
- le barrage de Tichrienne
- le barrage de Tabqa qui forme le lac Al-Assad
- le barrage d'al-Baath
Ouvrages localisés en Irak
D'amont en aval :
- le barrage de Haditha
- la barrage de Ramadi qui permet le stockage des crues dans les dépressions d'Habaniya et Abu Didis
- le canal Thartar-Euphrate qui permet le déversement des crues du Tigre dans l'Euphrate via le lac-réservoir du Thartar
- le Troisième fleuve : achevé en 1992, il a été construit pour assécher les marais du Sud, ce qui permettait de maîtriser la région chiite et d'irriguer de nouvelles terres. Après la guerre en Irak de 2003, les Chiites ont partiellement détruit les digues et ont reconstitué les marais à 40% (GÉO N°322 décembre 2005 p128)
- le barrage de Hindiya
- ↑ Ces chiffres fluctuent suivant les sources : le débit à la frontière syro-irakienne est le plus souvent compris entre 26 et 32 km³.
- ↑ Unesco - Le bassin de l'Euphrate - Station : Hit
- ↑ Marwa Daoudy, «Le partage des eaux entre la Syrie, l'Irak et la Turquie» p. 65
Bibliographie
- L'eau et le droit mondial : bibliographie sélective Voir Euphrate et Tigre (fleuves) . Bibliothèque du Palais de la Paix
- GÉO N°322 décembre 2005 page 128
- Habib Ayeb, «L'eau au Proche-Orient - La guerre n'aura pas lieu» - Karthala-Cedej - 1998
- Marwa Daoudy, «Le partage des eaux entre la Syrie, l'Irak et la Turquie - Négociation, sécurité et asymétrie des pouvoirs» - CNRS éditions - 2005
- Le Tigre et l'Euphrate de la discorde - Georges Mutin
Voir aussi
- Liste de fleuves dans le monde
- Croissant fertile
- Projet d'Anatolie du Sud-Est, projet turc d'aménagement du Sud-est anatolien basé sur une série de barrages sur le Tigre et l'Euphrate
- Histoire du partage des eaux du bassin Tigre-Euphrate depuis 1916
- Liste des ouvrages hydrauliques du GAP
Recherche sur Amazone (livres) : |
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 29/03/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.